Marilyn Monroe, un corps qui ne lui a jamais appartenu
Quand on pense à Marilyn Monroe, ce n’est pas à une femme qu’on pense, mais à une silhouette. Une robe blanche soulevée par le vent. Des hanches rondes et des épaules nues. Des talons, des cils, une bouche entrouverte. Elle rit, ou plutôt elle rit pour. Pour les hommes, pour les photographes, pour les studios, pour le public. Elle est blonde platine, sexy sans vulgarité, naïve sans innocence, désirée sans jamais vraiment désirer. Une icône, dit-on. Mais avant d’être une icône, Marilyn Monroe était une fille. Et avant même d’être Marilyn Monroe, elle s’appelait Norma Jeane.
Norma Jeane Mortenson, ou Norma Jeane Baker selon les papiers. Une enfant ballotée entre foyers d’accueil, orphelinats et familles d’accueil. Une fille timide, sérieuse, qui rêve de stabilité, de reconnaissance, et qui n’a rien d’une vamp. Quand elle commence à poser pour des photos, pendant la Seconde Guerre mondiale, c’est son air candide et son sourire franc qui plaisent. Ce qu’on aime, c’est la girl next door, cette fille sage, gentille. Celle qu’on épouse. Celle qu’on ne craint pas. Elle est encore brune, naturelle, méconnue.
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